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Près d’un tiers des seniors américains, soit près de 14 millions de personnes, vivent seuls, et ce nombre devrait plus que doubler entre 2018 et 2038. Par conséquent, une grande partie de la population âgée est exposée au risque d’isolement social, qui peut entraîner des maladies cardiaques, la dépression et le déclin cognitif.

Alors que certaines personnes âgées vivant seules peuvent avoir un réseau de soutien sur lequel s’appuyer, une étude de l’université du Michigan a révélé que 56 % des personnes âgées de 50 à 80 ans se sentaient isolées des autres.

Les « Centers for Disease Control and Prevention »(CDC) définissent l’isolement social comme “un manque de liens sociaux”. L’isolement se caractérise généralement par le fait qu’une personne vit seule, n’a aucun contact avec sa famille, ne sort pratiquement pas de chez elle, ne rend visite à personne et a peu ou pas de contacts avec ses voisins. À mesure que le monde devient un village planétaire, de nombreuses personnes âgées éprouvent des difficultés à communiquer avec les autres en raison de problèmes de langue et de culture.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’isolement social des personnes âgées. Les changements physiques (tels que la maladie ou l’infirmité) et les événements de la vie (tels que le décès d’un conjoint) affectent de nombreuses personnes âgées, limitant leurs liens sociaux et leurs activités. La pauvreté et la faible mobilité, entre autres variables sociales et environnementales, peuvent contribuer à l’isolement social d’une personne âgée.

Des événements majeurs ou une série d’événements mineurs peuvent entraîner l’isolement social. La mesure dans laquelle ces incidents influencent les personnes est déterminée par leurs ressources financières, personnelles, matérielles et sociales.

Le rapport sur l’isolement social des aînés 2013-2014 du Conseil national des aînés indique que les facteurs suivants peuvent exposer les aînés à l’isolement social et à la solitude : Vivre seul, avoir 80 ans ou plus, avoir un état de santé compromis, avoir de multiples problèmes de santé chroniques, ne pas avoir d’enfants ou de contact avec la famille, ne pas avoir accès à un moyen de transport, vivre avec un faible revenu, changer de structure familiale, traverser des transitions de vie critiques comme la retraite, le décès d’un conjoint ou la perte du permis de conduire, et ne pas être au courant des services et des programmes communautaires ou ne pas y avoir accès sont autant de facteurs.

Selon une recherche, l’isolement social et l’exclusion sont liés à un risque accru de décès prématuré, à un sentiment de bien-être moindre, à une augmentation de la dépression, de la démence, de l’invalidité due aux maladies chroniques, à une mauvaise santé mentale, à un recours accru aux services de santé et de soutien, à une qualité de vie moindre, au fardeau des aidants, à une mauvaise santé générale et à un nombre accru de chutes.

Les personnes âgées isolées socialement courent un risque de décès plus élevé que celles qui sont obèses ou inactives.

Selon une étude, un manque de contacts sociaux peut augmenter le risque de mortalité précoce dans les mêmes proportions que le fait de fumer 15 cigarettes par jour.

Une étude réalisée en 2020 par les centres américains de contrôle et de prévention des maladies a révélé des risques inquiétants pour la santé associée à la solitude. Pour commencer, la solitude est liée à des risques accrus de désespoir, d’anxiété et de suicide. En outre, la solitude est liée à un risque presque quatre fois plus élevé de décès, à une augmentation de 68 % des risques d’hospitalisation et à une augmentation de 57 % des risques de visites aux urgences chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Enfin, l’isolement social augmentait le risque de mourir prématurément, quelle qu’en soit la raison. L’isolement est également lié à une augmentation de 50 % de l’incidence de la démence.

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Quelques statistiques en France

Le 1er octobre, le ” Baromètre 2021 des Petits frères des Pauvres Solitude et isolement à plus de 60 ans en France ” est sorti. Son constat est alarmant : 530 000 personnes âgées sont en situation de mort sociale en 2021, contre 300 000 en 2017.

Le premier confinement, survenu en avril 2020, a entraîné un déplacement important des liens sociaux. Cette crise sanitaire a sans doute contribué au sentiment d’isolement actuel, mais elle n’est pas le facteur principal, et il n’est pas certain que la situation revienne à la ” normale ” après la crise.

Le problème démographique, comme le dit Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l’Autonomie, nous oblige à agir ; nous sommes entrés dans une culture de la longévité, qui ne doit pas être celle de l’isolement.

En seulement quatre ans, l’isolement social a augmenté de 77 %, avec 530 000 seniors en situation de mort sociale en 2021 contre 300 000 en 2017. De 900 000 en 2017 à 2 millions en 2021, le nombre d’adultes âgés isolés de leur famille et de leurs amis a plus que doublé (+122%).

Une augmentation de la solitude ; 36 % des individus âgés, soit 6,5 millions de personnes, déclarent se sentir seuls de manière régulière.

L’absence de relations solides exacerbe l’isolement ; 6,5 millions de personnes âgées de 60 ans et plus n’ont personne à qui parler de leurs préoccupations personnelles.

3,6 millions de personnes âgées sont encore exclues du numérique ; la fracture numérique se réduit, mais les obstacles pour les exclus se multiplient, notamment en matière d’accès aux soins, qui nécessite plus que jamais le recours à une plateforme de rendez-vous médical ou à la téléconsultation.

La précarité a aggravé et continue d’aggraver l’isolement ; 5 % des seniors ayant un revenu inférieur à 1 000 € sont en état de mort sociale, contre 1 % de ceux ayant un revenu de 4 500 € ou plus.

En France, l’isolement est très variable d’une région à l’autre.

Une grande envie de rétablir un véritable lien social avec leurs proches ; 47 % souhaitent passer plus de temps avec leur famille (21 % en 2017). La première ligne de défense contre l’isolement, ce sont les commerces et services de proximité, ainsi que les liens intergénérationnels. Il y a un fort désir de vieillir à domicile, quel que soit l’âge, mais un refus préoccupant de l’aide pour rester à domicile.

On constate un déclin de plusieurs types de relations :

Le cercle familial ; 1,3 million de seniors ne voient jamais ou rarement leurs proches parents (470 000 en 2017). Le cercle d’amis ; 3,9 millions d’individus seniors (22 % des 60 ans et plus) n’ont pas ou presque pas d’amis (1,5 million en 2017). Les plus de 85 ans (48 %) sont les plus isolés de leurs amis, suivis des personnes vivant en région parisienne (27 %), des femmes (26 %) et des personnes vivant seules (26 %). (25 % ). Seules 14 % des personnes âgées de 85 ans et plus participent à des activités associatives, alors que 38 % des personnes âgées (50 % en 2017) le font. Si 10 % des seniors n’interagissent jamais avec leurs voisins, le voisinage et les relations avec les commerces et autres professionnels locaux ont le moins souffert.

Bibliographie :

AgingInPlace, “ Everything you need to know about senior isolation”, AgingInPlace, 1 May 2022. https://aginginplace.org/everything-you-need-to-know-about-senior-isolation/

Corie Fiebiger, « Age-Old Stereotypes Contributing to Isolation and Loneliness for Seniors”, NewsWires, 19 May 2022. https://www.einnews.com/pr_news/573206322/age-old-stereotypes-contributing-to-isolation-and-loneliness-for-seniors

Dr. Penny MacCourt, “Social isolation of Seniors”, Government of Canada, 14 April 2022. https://www.canada.ca/en/employment-social-development/corporate/partners/seniors-forum/social-isolation-toolkit-vol1.html

L’Observatoire des seniors, « +77% of elderly people in a situation of social death in 4 years”, L’Observatoire des seniors, 18 October 2021. https://observatoire-des-seniors.com/en/77-de-personnes-agees-en-situation-de-mort-sociale-en-4-ans/

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